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Comptes Rendus d'Auguste Lefranc

par Corentin

Présentation du personnage

Auguste Lefranc est d’origine hollandaise, il est né le 6 septembre 1845. Son vrai nom est en réalité Gert-Jan Töorn. Après une enfance tumultueuse, il fuit la Hollande pour chercher un meilleur avenir. Le bateau qu’il prend en clandestin va vers la France. Changer de nationalité et oublier son passé lui va à merveille. C’est donc tout naturellement qu’il s’engage dans la légion étrangère, qui lui permet de tout laisser derrière lui (une mère prostituée, un père on-ne-sait-où, et aucun ami). Nous sommes alors en janvier 1863, Gert-Jan a 18 ans. Il est rebaptisé Auguste et choisit Lefranc comme nom de famille, cela lui permettant d’affirmer efficacement sa nouvelle identité. Il se trouve alors obligé, avec son régiment, de partir au Mexique, car la France est investie dans le conflit depuis 61. Une fois sur place, il participe à la prise de Mexicò le 7 juin 1863.

Auguste, fatigué et lassé de perdre des compagnons d’armes dans cette lutte qui n’en finit pas entre Maxilimien, Juarez et Porfirio Diaz, déserte de la légion étrangère en 1875. Est-ce la véritable raison de sa désertion ? Rien n’est moins sûr : le Weird West offre avant tout pour lui des opportunités qu’il n’avait jamais imaginées : au Mexique, il a rencontré les haciendados qui possèdent des terres, des vaches, des vaqueros. Il rêve de faire de même.

Il franchit pour cela la frontière du Mexique, le pays étant toujours en guerre. Il arrive au Texas. Seulement le bétail, il n’y connaît rien. La guerre de sécession fait rage mais ce n’est plus pour lui. Il a changé. Rien ne le retient dans ces saloons de crasseux racistes. Il part pour New-Orleans, afin d’y fréquenter le quartier français et le rue Bourbon. Là, il s’engage comme docker. Sa robustesse lui permet de tenir mais sa force ridicule l’oblige à abandonner ce travail. Auguste devient vite connu rue Bourbon, car il porte son éternel manteau de légionnaire et traîne de bars en bars, quémandant ça et là un verre de tequila ou de whisky. Petit à petit, il sombre sans le savoir dans une dépression qui ne le quittera plus vraiment. Elle se fera moins intensive lorsqu’il s’occupera l’esprit mais sera ancrée au plus profond de lui. Ses rêves d’hacienda se résument à un tonneau dans une rue boueuse avec 25 cents par jour pour vivre.

C’est en juillet 1868 qu’Auguste fait la connaissance de James Whitacker. Ce dernier se faisait agresser dans une ruelle sombre dans laquelle Auguste cuvait son alcool. Le français mit en fuite les trois bandits qui ne l’ont pas entendu approcher. En remerciement, Whitacker propose à Lefranc un boulot. Coup de chance, l’américain cherche un garde-du-corps, ça, il sait faire.

Ils partent ensemble pour l’ouest, jusqu’à Wichita. Une fois arrivé, Whitacker juge qu’il n’a plus besoin de garde-du-corps. Depuis leur voyage et aux embûches qui leurs sont tombées dessus, les deux hommes se respectent et se lient d’une amitié forte. L’ex-légionnaire reprend goût à la vie. Du moins c’est en bonne voie. Whitacker est un homme d’affaire, il va de ville en ville, s’installe quelques temps, achète un magasin, puis tente de faire fortune. Malheureusement, la chance lui sourit rarement. De plus, Auguste s’ennuie de pied-ferme. Il voudrait aider son ami mais tenir des magasins, ce n’est pas pour lui. Il resta malgré tout auprès de son ami, en tant que convoyeur des ravitaillements de denrées pour le magasin. Après que Whitacker ait été accusé de malversations et de corruptions (il avait racheté à vil prix et sous la contrainte un magasin) et qu’il ait tenté de faire plonger avec lui Auguste, le « frenchy » quitta Wichita, écœuré.

Il prit donc, par défaut, la route de l’ouest. La ville de Denver offrirait paraît-il des possibilités de trouver un travail. Il avait été si déçu par la nature humaine qu’il se demandait si la vie en valait encore la peine… À 32 ans, il s’accordait un dernier sursis avant d’abandonner : tenter de trouver une dernière fois l’amitié la vraie, et qui sait, peut-être de donner un sens à sa vie.

À l’heure actuelle, ce 1er juin 1877, Auguste Lefranc possède son cheval Bonaparte, ses fontes avec un équipement standard qui fait du bruit. Il porte sa veste de légionnaire quelque peu usée qui ressemble à ça : (insérer l'image)

Pour le reste, il a un jean noir et un stetson noir. Il arbore un colt dragoon sur le long de la cuisse droite et un autre sur la cuisse gauche, presque sur la bedaine, crosse dirigée vers la main droite. Il porte sur l’épaule sa fidèle carabine Spencer 56. Il a dans le dos accroché à sa ceinture un Bowie-knife qu’il s’est acheté à Wichita. Il possède enfin une chemise blanche, qu’il porte lorsqu’il va chez des « gens biens » et qui remplace avantageusement sa veste de la Légion.

Côté physique, il est blond aux yeux bleus. Mal rasé du fait de son fréquent vagabondage. Il est plutôt robuste, néanmoins, il semble de vue assez frêle voire chétif. Enfin, il parle avec un accent français à couper à la hache !

Volume 1 - Chapitre 1

L'arrivée à Denver vue par Le légionnaire (scén. 1)

Samedi 2 Juin 1877

En route pour Denver !

Ce 2 juin 1877, je prenais le train pour Denver. Il était lourdement armé avec un fourgon blindé, et gardé par des militaires de l’Union.

Dans ce wagon, pas mal de gens : des prospecteurs, des jeunes femmes, un couple et un flemmard, entre autres… Pendant la journée, j’avisais un mexicain. Deux ans après avoir quitté ce pays, quel plaisir que d’en retrouver un habitant. Il avait visiblement l’air aussi pauvre que moi. Nous nous entretînmes de la situation dans son pays, sa méfiance vis-à-vis de ma veste aux couleurs de la France s’est vite estompée.

Vers 21 heures, deux types en « cache-poussières » (comme les cow-boys appellent les manteaux), surgirent. Ils sortirent des armes et avant qu’ils aient eu le temps de dire « ouf » mon ami croqueur de piments venait d’en tuer un en faisant jaillir un couteau d’on-ne-sait-où. Tout le monde se coucha au sol juste avant que le survivant tire dans notre direction pour abattre le mexicain. Un pasteur, qui se tenait près de nous, fonça sur l’individu pour le désarmer. Il n’y réussit pas et je dû tirer pour qu’il tombe au sol. Je préviens l’armée (l’uniforme des tuniques bleues n’est pas mal, j’avais rarement eu à en regarder d’aussi près… pas moche), un soldat mit le cadavre dans le tender, et le blessé sous bonne garde. Quant à ma nouvelle connaissance mexicaine, nous convînmes que le « flemmard » du train était sûrement un complice de l’attaque, néanmoins, il n’avait pas bougé pendant l’attaque. Nous allâmes le titiller mais tout ce qu’il nous appris est que le maire de Denver était Caleb Hornesby et qu’il avait une milice pas commode. Qu’il aille au diable !

Un médecin quelque peu amateur de la bonne chaire vint aider tout le monde puis papoter avec les deux jeunes femmes (sûrement pour les rassurer après cette dangereuse attaque !), et le pasteur rassura les passagers et tout rentra dans l’ordre.

Dimanche 3 juin 1877

Au matin, on vint nous annoncer que le train arrivait en gare et qu’il était interdit de porter une arme en ville. Je rangeais donc les miens dans mes fontes avec ma carabine. Je descendais, accompagné du doc, du pasteur, d’un gambler et du mexicain. Je pensais à récupérer Bonaparte, mon cheval dans le wagon de queue et nous voici dans la gare. Une envie soudaine me pris de chercher et de filer mon flemmard préféré, afin de voir où il se rendait à Denver. Hélas, il avait déjà disparu. Fuck off !

Soudain, un indien habillé comme un blanc vint nous voir et nous dire que pour deux dollars, il pouvait sauver « nos cul-blancs ». Ça sentait l’arnaque pour jeunes débarqués à Denver, seulement à 32 ans et avec plus de 10 ans de légion derrière moi, il pouvait repasser pour me taxer 1/5ème de mon pécule avec une arnaque aussi grossière ! Aussi décidai-je de tracer ma route sans prêter attention à ses mises en garde. Le mexicain m’a raconté que lorsqu’il lui avait demandé de quoi il pouvait bien nous sauver, l’indien avait répondu qu’il ne savait pas. Cette réponse claire et précise le décida à me rejoindre, ainsi que le médecin. Seuls le pasteur –bonne âme- lui a fait la manche, accompagné du joueur professionnel, qui semble « pété de thunes ». Il faudra que je pense à l’en délaisser un peu, tout cela doit être bien lourd à porter pour lui…

À la sortie de la gare, le doc, le mex et moi furent témoins d’une chose horrible : un homme se tenait devant nous et sorti tout à coup de sa bouche une chose noire qui se répandit à une vitesse hallucinante autour de cet homme à la manière d’une sphère ! Les gens autour tombaient comme des dominos, ce jeu auquel j’avais joué en France. Je me demandais si je n’avais pas rêvé : cette chose était sortie de la tête d’un individu. Très vite, nous fûmes pris dans la zone qui s’agrandissait de plus en plus. Et là, je fus pétrifié de peur. De mes peurs les plus enfouies, de celles des autres victimes également ! Ceci nous faisait atrocement mal à la tête ! Tant bien que mal, je me dirigeai dans la gare, qui semblait un peu protégée. Ceci s’arrêta brutalement. Le bilan nous fut donné : près de 200 morts. Le pasteur et le gambler s’étaient abrités avec l’indien dans la gare sans sortir, ils n’ont donc pas été touché. Le premier réflexe du doc fut, avant d’aider les blessés, de demander des explications à l’indien qui, il est vrai, nous en avait trop dit ou pas assez. Il nous donna son adresse : 25e avenue, California. Il est docteur. Il aida donc les blessés avec le pasteur. Je calmai mon cheval et ensuite partait chercher la milice. Le mexicain alla dehors, près du cadavre de celui qui avait déclenché le cataclysme.

La milice arriva et s’occupa de séparer les cadavres des blessés. En ayant assez vu, et le doc nous ayant donné l’adresse de l’indien, nous allâmes l’y attendre, non sans aller boire une ou deux tequilas avant. Cela m’étonna, mais ce mexicain aux habits si pauvres ne semblait pas avoir de problèmes d’argent, ce qui était malheureusement mon cas : il règla les consommations.

L’après-midi fut mise à contribution en ce qui me concerne dans la recherche d’un emploi. Je me dirigeai pour cela à Larimer Street, la plus grande rue de la ville. Le premier choix fut le bon : je me présentais au 449 de la rue Laurimer, au saloon The Balcom House, où je trouvais du boulot comme videur. Logé, nourri, blanchi : l’armée quoi ! J’y retrouvais les deux jeunes femmes du train, visiblement embauchées pour l’animation de la boîte…

L’indien ne reparu pas chez lui, même en soirée…

Lundi 4 juin 1877

Le réveil fut rude ! Non seulement j’ai (et mes camarades mexicain et docteur également) des cauchemars horribles qui nous fatiguent au plus haut point, mais en plus, au petit déjeuner, on vient me chercher sur mon lieu de travail, et je suis conduis en prison, avec mes 4 compagnons : gambler, docteur, mexicain et pasteur. La malchance ne me lâchera donc jamais ? Nous retrouvâmes l’indien, enfermé lui aussi. Il s’appelle Faucon Solitaire. Il nous exposa qu’en gros il ne savait en rien ce qui était arrivé hier matin, mais avait « senti » arriver quelque chose. Pourquoi nous avoir prévenu NOUS ? interrogea le docteur. « Parce que c’est vous qui êtiez devant moi » avons-nous eu pour toute réponse. Ce peau-rouge commençait à m’échauffer.

On nous informa que nous étions accusés d’être responsable des 200 morts de la veille, tout ça parce que le tenancier du saloon de la gare nous avait vu parler avec l’indien et que nous nous en êtions sortis, contrairement à beaucoup d’autres. Je ne suis aucunement raciste mais à cet instant, l’idée d’accabler lors de mon témoignage l’indien fit plus que me traverser la tête : incapable de nous aider à comprendre le phénomène et de répondre à nos questions, voilà qu’il allait nous faire pendre ! Ça commençait à faire beaucoup pour un seul scalp…

La journée se termine en engueulade avec les voisins de cellules et entre nous pour savoir ce qu’il faudrait dire aux autorités le lendemain, date de nos témoignages.

Mardi 5 juin 1877

L’indien reste enfermé. Nous sommes conduit auprès du maire, Mister Hornesby, qui est prêt à ne pas nous pendre. Pourquoi pas ? L’idée me semble intéressante. À ses côtés, Pete Fadaway de l’agence Pinkerton nous demande de nous mettre à son service. Notre mission : trouver une explication plausible au massacre des 200 citoyens de la ville, et éviter que cela ne se représente. On nous conduit tous les 5 (oui, nous avons tous accepté de ne pas nous faire pendre) au siège de l’Agence Pinkerton où Hattie Lawton se présente à nous. Elle gère l’agence Pinkerton de Denver. Nous devons retrouver la chose. J’espérais n’avoir jamais à la recroiser, manqué.

La piste des Pinkerton est la suivante : l’homme dont a émané le mal s’appelle Ariel Glowman, c’est un indic des Pinkerton. Seulement il s’est avéré qu’il travaillait également pour les confédérés. Ceux-ci auraient testés une nouvelle arme sur lui. D’où les 200 morts. Il y a actuellement un groupe de confédérés en civil à Denver, dans un hôtel. Nous devons : - Nous renseigner sur eux. - Fouiller chez Glowman.

Les confédérés sont Edward Ilbries, Lester Pullian, James Davidson, Dennis Davidson (son frère), Samuel Chaw et Georges Baucher. Le pasteur enquêtera dans l’hôtel avec le gambler. Le docteur ira à l’autopsie du corps de Glowman. Le mexicain et moi, chez le père Glowman. Seules interdictions pour nous : porter des armes bien sûr et retourner dans le quartier du massacre, dans lequel nous sommes trop mals vus.

J’y ai trouvé : un livre de comptes dont une partie sur une prospection minière à Nugget Gulch, Colorado. Une correspondance avec Doug Davis, le prospecteur qui exploiterait la mine. Les plans annotés d’une concession. Des jetons et 4 jeux de poker. Un sac avec eux pépites d’or. Il manque des dossiers (l’ordre alphabétique du classement n’est pas respecté), un dossier qui se trouvait sur son bureau et un objet.

Il y a également un coffre-fort fermé (j’en ai la clef mais pas la combinaison), et un crucifix incrusté d’argent. En ce qui concerne ce dernier, j’en ai fait cadeau au pasteur.

Nous avons décidé avec le mexicain de retrouver nos camarades à la Morgue, puisqu’ils devaient y aller. Lorsque nous sommes arrivés, le docteur était visiblement sous le choc, tout comme le Gambler, qui l’avait rejoint pour l’autopsie. Ils ont dû lutter contre des yankees qui voulaient récupérer le corps de Glowman. Combat s’en est suivi et ils nous ont dit que les yankees étaient très résistants, plus que la normale, et que les balles ne leur faisaient pas mal. Pour moi, ce sont eux qui ont mal tiré… Le résultat est que les yankees ont réussi à emmener le corps de Glowman !

Fadaway, notre chaperon Pinkerton, nous a convaincu de ne rien révéler de tout ceci à qui que ce soit et que la version officielle serait qu’il s’agissait de yankees qui ont voulu récupérer le cadavre, un point c’est tout. Le pasteur étant absent et n'ayant pas pu faire son rapport à Fadaway, nous nous réunirons tous le lendemain matin dans un bar pour savoir s'il a obtenu des informations et pour aviser…

Mercredi 6 juin 1877

Comme convenu, nous nous retrouvons. Le pasteur nous apprend qu'hier soir, les confédérés sont rentrés très tard dans la nuit. Ils trimballaient une caisse, apparemment. Décidé à agir, Fadaway nous ordonne d'encercler l’hôtel et après que j’ai quelque peu élevé la voix, et qu'ils aient été pris à revers, ils se sont rendus. Nous avons trouvé entre leurs mains une caisse qui contenait une sorte d’arme en tube et qui tirerait des bombes d’une nouvelle sorte, à ailettes. C’est cela qui a dû être utilisé à la gare. Si la Légion avait cela au Mexique… J’ai aperçu un logo sur l’arme, peut-être cela nous sera-t-il utile pour la suite ?…

Nous sommes conduits après cette brillante réussite (quoique le pasteur se soit montré quelque peu violent et hystérique, apparement), nous avons été innocenté et l’indien libéré. Il commence à me plaire, celui-là : à peine libéré, et pour nous remercier de l’avoir libéré, il nous demande un service !! Il s’agit d’un type retenu prisonnier par des yankees dans un ranch à 60 bornes de Denver. Après une nuit de sommeil, nous partons, non sans être passés dans la machine de l'indien : un lit avec des herbes, je n'ai pas tout compris mais le fait est que j'étais beaucoup mieux en en sortant. Peut-être les cauchemars vont-ils cesser ?… En tout cas cette nuit est la première sans cauchemars que j'ai passé depuis le massacre…

Jeudi 7 juin 1877

Une fois arrivés de nuit, nous approchons du ranch. Il est attaqué par des espèces de petites “machines” volantes (j’écris entre guillemets car ces machines saignent !!) qui tirent à la mitrailleuse et qui jettent des bombes. Après un âpre combat au court duquel je n’ai dû la survie à une explosion qu’à ma résistance et à mes réflexes, une machine volante qui crachait du feu apparut. Comme il était hors de question pour un légionnaire, bien que blessé, de fuir, je tirai au jugé avec ma fidèle carabine Spencer sur la machine, qui s’écrasa un peu plus loin dans les bois. Le mexicain et le pasteur se ruèrent vers le lieu de l’atterrissage, ayant apparemment vu que la machine transportait l’homme que nous recherchions.

Lorsque je les rejoignis, avec le docteur et le Gambler, ils étaient face à un homme qui maniait une arme qui crachait du feu. L’homme, en armure, semblait sûr de lui. Cela n’empêcha pas le médecin de l’abattre d’une balle en pleine tête, coupant court à toute possibilité d’interrogatoire… En me rapprochant, j’ai constaté que cet homme avait environ mon âge. J’ai ramassé son arme et son armure. Cette dernière, faite en Roche-fantôme, doit valoir son pesant d’or.

Nous libérâmes l’individu que nous êtions venus chercher, et qui se trouvait bien dans le « véhicule » (si l’on peut dire) que j’ai abattu sans sourciller. Si j’avais su qu’il était à bord… Son nom était Andrew Lane. Étant à la tête de l’agence Pinkerton de l’ouest, il nous chargea de faire partie de son réseau d’enquêteur spécial et indépendant. Nous avons accepté.

Voilà une histoire qui commence à sentir le roussi…

Volume 1 - Chapitre 2

Texas ranger, Pinkerton et brume mortelle (scén. 2)

Voici le second scénario de la campagne, vu et raconté par Auguste Lefranc, légionnaire. Un message posté par jour d'aventure. Nous reprenions le 8 juin 1877…

Vendredi 8 juin 1877

Andrew Lane nous a demandé de le raccompagner à Denver. Nous avons rendez-vous avec lui et Hatti Lawton (la chef Pinkerton de Denver) à 20 heures au restaurant. Nous dormons une bonne partie de la matinée, puis vaquons chacun à nos occupations :

  • Le pasteur va à l'église afin d'expier l'assassinat qu'il a commis (il avait fait coïncider un peu trop fort le visage d'un confédéré avec un comptoir de saloon lors de leur arrestation).
  • le gambler s'est inscrit au tournoi de poker annuel de Denver. C'était d'ailleurs la raison initiale de sa venue en ville.
  • le mexicain et moi buvons quelques coups au bar en observant les joueurs de poker.

À midi, j'ai été me refaire faire une tenue de la Légion, la mienne ayant pris cher lors de l'explosion qui faillit me coûter la vie alors que nous délivrions Andrew Lane. Elle sera prête demain.

Au cours de l'après-midi, le mexicain m'a fait remarquer qu'un de nos agresseurs de la veille au ranch (un militaire assez baraqué avec une petite cicatrice sur la joue gauche). Il fait partie en d'autres termes des soldats de l'Union “invincibles” puisque forts résistants aux balles. Toujours est-il que ce militaire s'est installé avec un groupe de quatre cajuns (aussi doués pour jouer au poker que pour assassiner l'anglais, à ce que j'ai pu entendre). Après ma tentative avortée d'écoute de la conversation de tout ce joli monde, le mexicain a essayé à son tour mais l'opération a également échouée.

Toujours pendant l'après-midi, je me suis quelque peu isolé. C'est alors que j'ai aperçu mon vieil ami “le flemmard du train” qui s'est inscrit au tournoi de poker. J'ai également fait la connaissance par hasard d'une certaine Nina Davidson, la sœur de deux des confédérés que nous avons contribué à faire arrêter. Ce premier contact servira peut-être un jour…

C'est alors que l'heure d'aller au restaurant approchait que j'ai été approché par un certain Ron Mitchum, qui semble être un chasseur de primes. Il est en effet à Denver pour toucher des primes en espérant trouver des clients parmi les participants au tournoi de poker. Il est tout de même au courant du fait que j'ai participé à la capture de confédérés. Il m'a ensuite proposé de travailler pour lui sans plus de précision et m'a donné une adresse où le trouver pour le contacter si j'étais intéressé : il loge au William's House, l'hôtel qu'occupaient les confédérés. Pour une coïncidence !! Après cet entretien, je dois avouer que cet individu m'a laissé perplexe. Ne sachant s'il allait m'agresser dès qu'il le pourrait ou bien réellement me proposer du travail, je décidai de ne pas aller le trouver.

Ce fut enfin l'heure de souper. Le restaurant choisi par les Pinkerton était à l'autre bout de la ville, je m'y suis rendu à pied. Le Gambler est arrivé tout content : il venait de se qualifier pour la deuxième journée du tournoi de poker. En tout cas le succès lui a supprimé tout sens des bonnes manières puisqu'il a eu les moyens pour aller au restaurant de louer un coche, il m'a doublé sur la route sans même me proposer de monter avec lui… Le mexicain est arrivé en retard puisqu'il a suivi à sa sortie du saloon le “militaire invincible” afin de savoir où il logeait. Il est apparemment parvenu à ne pas se faire voir. Le repas a été un test de nos capacités psychologiques, plus vicieux que ceux que j'ai pu passer à la Légion ! Hatti nous titillant sur certaines de nos actions lors de la délivrance d'Andrew, voulant connaître nos justifications sur certains de nos actes. La règle lorsque l'on travaille avec la Pinkerton, c'est que nous devons répondre à leur question mais ils ne répondent pas aux nôtres. Donc c'est nous qui avons parlé : en racontant à Mr Lane tout ce qui nous était arrivé depuis notre arrivée à Denver. Puis j'ai parlé à Lane du chasseur de primes Ron Mitchum, dont il m'a appris qu'il n'était pas un chasseur de primes mais un Texas ranger. Ce dîner ne fut pas fait que de mondanité et de déballages de souvenirs, les deux Pinkerton nous ont confié une mission : enquêter sur l'homme au lance-flammes. Savoir son identité et pour qui il travaillait.

Au moment de rentrer dans nos pénates, nous serrâmes la main d'Andrew Lane et une chose m'a frappé, elle était froide. Ceci est pour le moins étrange. En repartant, le mexicain, qui ne sait pas lire et n'a pu relever le nom de la rue où demeurait l'unioniste qu'il avait suivi avant le repas nous a montré l'endroit afin que chacun sache y aller en cas de besoin. Presqu'une heure et demie après le repas, et alors que je dormais, le pasteur est venu me réveiller pour me confier certaines informations et afin que je lui en confirme moi-même. D'où il résulte qu'il a lui aussi constaté la froideur de la main du Pinkerton. Il a également surveillé quelques temps le restaurant afin de guetter la sortie de Lane : ce dernier n'aurait pas quitté le restaurant, ce qui est pour le moins étonnant.

Sur ce doute s'est terminée cette journée pour le moins chargée, en rencontres plus qu'en information.

Samedi 9 juin 1877

Au matin, le gambler a été toute la journée au saloon pour le concours de poker. Nous avons décidé de commencer l'enquête que l'on a confié la veille. Le mexicain et le pasteur ont décidé d'aller sur les lieux de la bataille afin d'y trouver des restes, des indices, une piste à suivre…

De mon côté, j'ai examiné le logo de l'arme récupérée sur l'inconnu (un lance-flamme) : le logo représenterait peut-être un A et un C stylisés. Sur l'armure en revanche, figurait un autre logo (un poing levé). À dix heures, j'ai décidé de me rendre au saloon. À 10h30, l'unioniste est arrivé et s'est installé avec 2 cajuns. Mais que mijotent-ils ? J'ai tenté de m'approcher, et j'ai entendu très peu d'informations tangibles, à part le fait qu'ils se redonnaient rendez-vous, même lieu à 19h, visiblement pour parler d'une affaire pour laquelle les cajuns peuvent être utiles et veulent une grosse paye.

À midi, je suis passé récupérer ma veste. Elle est parfaite, heureusement, pour ce que ça m'a coûté !

Pendant l'après-midi, je me suis rendu au magasin de Smith & Robards, la meilleure chance de pouvoir tirer quelque chose de ce lance-flammes dont je ne sais que faire, ainsi que d'en savoir plus sur les logos. Après m'être mis la vendeuse dans la poche, j'ai réussi à savoir que le logo A et C (celui de l'arme) pourrait renvoyer à un certain Alfonso, qui serait marionnettiste dans un cirque de Denver. J'ai d'abord cru qu'elle se fichait de moi mais elle avait l'air bien sérieuse. L'armure quant à elle aurait été fabriquée par la Deseret Armor Corporation, des concurrents de Smith & Robards. J'ai également pu revendre le lance-flammes à un prix honnête de 2000 $, voilà enfin de quoi rembourser les tequila que je dois au mexicain ! Je leur ai également pris un catalogue, ça peut servir de connaître le nom et le prix de certaines machines bizarres qu'on croiserait.

En fin d'après-midi, le gambler m'a annoncé qu'il avait été éliminé du tournoi. Gagne-petit, il semblait content car toujours bénéficiaire. J'aurai préféré qu'il tienne jusqu'au bout afin d'affronter “le flemmard du train”. Dommage.

J'ai encore été contacté par le Texas ranger qui m'a promis, si je décidais de travailler pour lui de me payer raisonnablement. Il voudrait que je disculpe les confédérés qui pour lui, sont injustement accusés d'avoir provoqué la brume mortelle. Il voudrait également dans l'absolu que je trouve la cause de la brume noire qui a explosé en ville et que je livre cette arme aux confédérés. Il me payerait pour cela 5000 $ en or ! Et il payerait la même somme à chacun de mes camarades volontaires pour m'aider. Il m'a également parlé du fait qu'il désirerait récupérer des plans qui sont enfermés dans le fourgon-blindé du train qui nous a amené jusqu'à Denver. Celui-ci est gardé, mais il nous a conseillé d'opérer pendant que le train serait en marche, il doit bientôt repartir, mais il n'a pas pu me donner de date précise. Il accepte que nous jouions sur les deux tableaux : travailler pour la Pinkerton et les Texas rangers, du moment qu'on choisit le bon camp au moment de livrer l'arme (si l'arme est destructible, il sera toujours temps de la détruire afin de ne la livrer à aucun camp, du moins je l'espère !). Il m'a laissé 50 $. Voilà un homme qui sait parler aux (anciens) pauvres !

Puis est arrivé 19 heures. Après avoir raté la conversation entre les cajuns et l'unioniste (je ne dois pas être assez discret, je devrai demander au mexicain de m'aider, lui qui a l'air de s'y connaître pour ça, mais il n'était alors pas revenu de son expédition avec le pasteur). C'est donc le Texas ranger qui avait tout entendu, LUI, qui m'a transmis l'information (ça a du bon, la collaboration entre services !) : les cajuns et l'unioniste et se sont donnés rendez-vous le long du Cherry quick (un fleuve) à 1 km du port, près d'un bosquet. Le rendez-vous est fixé à 23 heures dans deux jours.

Après une journée là-encore bien remplie, je décidais d'aller me coucher. La journée s'est terminée sans que nos deux compagnons partis sur les lieux de la bataille ne soient revenus… J'espère qu'il ne leur est rien arrivé. Comme le pasteur sait se défendre, je ne crains rien pour le mexicain !

Dimanche 10 juin 1877

Vers midi, après avoir laissé passer la messe, je me rends au cirque d'Alfonso. Il venait de terminer son spectacle de marionnettiste et je dois dire que je l'ai joué franc-jeu, en étant même un peu brusque. L'homme était âgé et vivait seul avec sa femme. Je l'ai menacé en lui faisant comprendre que s'il avait engendré l'arme qui avait fait quelques 200 morts il avait intérêt à me l'avouer et à me donner le nom de son commanditaire, sans quoi il allait prendre cher. Malheureusement, le vieil homme, s'il fait des objets sur commande, se limite à la fabrication de jouets pour les mômes et à tout ce qui pourrait lui faciliter la vie (roulotte démontable notamment). Je lui ai alors montré le logo de l'arme et il m'a indiqué qu'il s'agissait de la marque d'un de ses confrères, spécialisé dans la fabrication d'armes : Arthur Kendall (A et K et non pas A et C). Il habite à Denver, près du lac de Sloan à Lake ville. J'ai glissé une pièce au vieux (enfin 10 $, je n'avais plus de monnaie, saleté de saloon !) et je suis parti seul et sans avoir prévenu personne, chez l'armurier.

Arrivé chez Arthur Kendall, il a ouvert la porte lui-même. Je me suis retrouvé face à une armoire, ce qui m'a fait comprendre qu'il était inutile de forcer la porte (ce que je n'avais aucune intention de faire de toute manière !). J'ai essayé de l'interroger sur l'arme qu'il a fabriqué, mais il m'a fait changer de sujet en me demandant si je voulais qu'il me fabrique une arme précise. Pris de cours, j'ai bredouillé une excuse pour justifier ma présence et je me suis donc fait passer pour le représentant de quelqu'un de riche qui voulait lui commander une arme précise et que j'avais entendu parler de lui par la personne pour qui il avait fabriquer l'arme très longue que nous avions trouvé chez les confédérés. J’ai dû être convainquant car il m'a ensuite demandé de revenir, si je voulais toujours une arme, avec une idée précise de l'arme désirée, avec l'obligation qu'elle soit innovante, avec l'argent et le principal intéressé. Il m'a donc heureusement cru et surtout, m'a laissé repartir et vivant !

Vers la fin d'après-midi, le mexicain et le pasteur sont revenus, et nous nous sommes tous retrouvés pour un bilan de leur expédition et sur un bilan de nos action en ville. D'où il ressort qu'ils n'ont pas retrouvé le corps l'inconnu, sont revenus avec un nouveau logo, qu'ils ont trouvé dans les restes de l'autocoptère (maintenant je sais comment ça s'appelle), une sorte de “H” stylisé ou bien deux “C” joints. Ils ont également rapporté un des trucs à ressort qui nous tirait dessus à la mitrailleuse lors de l'attaque. Nous les avons baptisé les “épouvantails” pour aller plus vite. Sauf qu'apparemment, sous le chapeau de paille se cache un cerveau humain en vie !! Et le cerveau commande les yeux de la “bestiole-machine”, même alors que la bête est censée être morte. Ils ont été faire leur rapport à Hatti Lawton et lui ont laissé l'épouvantail pour étude.

Le soir même, je les ai conduits chez l'armurier avec dans le rôle de l'acheteur le Gambler, dans celui des gardes du corps le mexicain et le pasteur, et moi-même dans celui de lèche-bottes de l'acheteur. Il nous accueilli avec méfiance et n'a laissé entrer que le pasteur et le gambler. Après avoir feint la crédulité au bobard que l'on tentait de lui faire avaler, il nous avoua avoir créer l'arme dite des confédérés. Il nous a affirmé que l'arme créée par lui tirait des bombes mais était incapable de produire la brume qui avait fait deux cents morts à la gare quelques jours plus tôt. Il a juré qu'il témoignerait au procès des confédérés pour les disculper de l'affaire.

En fin de soirée, nous avons été trouver Ron Howard, le Texas ranger, et nous avons accepté de travailler pour lui. Nous l'avons informé des aveux de Kendall et de sa volonté de disculper au procès les confédérés, il semblait satisfait. Après cet entretien nous nous sommes couchés, en sachant que le lendemain serait rude : nous n'avions toujours pas identifié “l'inconnu au lance-flammes” et il était temps de la faire efficacement.

Lundi 11 juin 1877

Au matin, nous nous répartissons les tâches. Nous rappelant que le soir-même à 23 heures, nous avions rendez-vous avec des cajuns et au moins un unioniste invincible, il nous sembla utile d'aller demander conseil sur comment pouvoir tuer des créatures qui ne tombent pas sous les balles. le pasteur est allé faire parler un des soldats qui garde le fourgon du train afin de tenter de savoir ce qu'il contenait. le gambler est allé au saloon, et le mexicain et moi sommes allés voir Faucon solitaire. Ce vieil arnaqueur pouvait sans doute nous conseiller dans la lutte contre ces “choses”, lui qui a un lit bizarre chez lui et “sent” venir la brume mortelle.

Il nous a donc reçu. Pour tout dire j'ai encore failli lui casser deux dents lorsqu'ils nous a dit qu'il ne savait pas comment nous aider contre les “invincibles”. Nous par contre, il ne nous a pas demandé si on savait lutter contre ces unionistes invincibles avant de nous envoyer les combattre pour libérer Andrew Lane ! Ce type me tape sur les nerfs ! Nous l'avons ensuite interrogé sur le logo trouvé sur l'autocoptère, et Faucon nous a dit qu'il s'agissait bien d'un “H” et que c'était le logo de Darius Hellstrom, un riche et fol inventeur habitant la ville de Salt Lake City, à l'ouest de Denver. Puis nous l'avons questionné sur son “lit” qui permet de contrer les contrecoups de la brume mortelle (si l'on y survit). Il nous a appris que ce lit était là depuis janvier dernier. Il a été apporté par un certain Herbert Zed, et son assistant, Alain Statford. Cet assistant était chargé d'entretenir le lit et de veiller à son bon fonctionnement, il a disparu depuis le jour où nous sommes allés au ranch. Plus de doute possible, Alain Statford est bien l'homme à l'armure. Il y a également un registre des utilisateurs du lit chez Faucun. Ce dernier nous a également appris qu'Andrew Lane avait disparu au mois de mai. Enfin, il nous a filé des plaques, sans nous dire quelle autorité elles pouvaient posséder. J'adore ce mec.

Herbert Zed lui n'a pas disparu, il est toujours là, c'est le voisin de Faucon. Chez lui nous n'avons rien trouvé, de plus il ne sait rien. Nous avons fouillé la chambre de Statford et là encore, chou blanc. Nous décidons d'aller manger (et pas du chou !). Le gambler nous dit qu'il a fait la connaissance d'un type au saloon qui l'aide à s'améliorer au poker et ce type dit qu'il faudrait des balles bénies pour éclater les “indestructibles”. Le pasteur prendra son après-midi pour nous faire cela en vue de l'opération du soir. À l'occasion de cette discussion sur les balles bénies, le mexicain m'a montré qu'il avait hérité (je ne sais comment) de deux beaux pistolets-gatling. Ceci devrait nous faciliter un peu la tâche lors des combats futurs, espérons-le.

Il était près de 14 heures, et alors que le gambler, le mexicain et moi marchions dans la rue, le mexicain s'est trouvé atteint du “syndrôme Glowman”, c'est-à-dire qu'est sorti de lui de la brume noire et épaisse et les morts ont commencé à ne plus se compter. Il s'est écroulé. J'ai fait de même car j'ai pris beaucoup plus cher que la dernière fois. Le gambler avait l'air de mieux résister. Puis cela s'est stoppé. Juste à temps, parce qu'en ce qui me concerne, j'allais crever. Alors que la populace voulait notre peau, nous nous sommes réfugiés chez les Pinkerton. Ils nous ont soigné, nous étions dans un état de fatigue incroyable. On en a profité pour faire notre rapport à Hatti. Le mexicain nous a confié que lorsqu'il était touché par la brume il s'est retrouvé dans un endroit parallèle, désertique, où il a vu une petite fille. Étrange. Il a également raconté que pendant qu'il était dans ce monde étrange, des créatures étaient entrées dans sa tête et étaient ressorties sous la forme de la brume dans le monde réel. Rien que ça !

Nous avons cherché ce qui avait pu causé cela sur le mexicain. Et nous avons fait le rapprochement : tout vient du lit. Qui a dormi dans le “lit relaxant” est potentiellement porteur de la brume mortelle. Nous avons alors décidé que Herbert allait prendre cher. Car lui seul avait pu savoir que l'on avait fait un séjour dans le lit par le registre des utilisateurs, qui se trouve chez Faucon. Effectivement, Glowman y est consigné. Le gambler avait averti la Pinkerton afin qu'elle nous seconde, et nous leur avons conseillé de prendre le lit avec eux afin que son utilisation cesse.

Nous débarquons chez Herbert, dont la concierge nous apprend qu'il vient de partir avec sa femme et sa fille (nous ignorions qu'il avait une famille). Il a loué un coche et s'est enfuit. Oui alors où ? C'est alors que le gambler ( qui communique rarement) s'est enfermé dans un placard et en est ressorti en nous disant qu'il avait filé vers la gare. N'ayant aucune autre piste nous n'avons pas cherché à comprendre, et nous sommes partis en trombe vers la voie de chemin de fer. En chemin, il nous a expliqué qu'il avait eu une vision de Glowman qui regardait par une vitre Denver s'éloigner avec un bruit de chaudière.

À la gare, le train venait de partir, droit vers l'ouest. Nous l'avons fait stopper à la gare la plus proche et fouillé de fond en comble. Pas de Herbert Zed, personne ne l'a vu, sa femme et sa fille n'ont plus. C'est alors que j'ai compris. Trop tard, mais compris. Herbert n'est pas parti en train mais en chariot à vapeur. Il y a des chariots à vapeur avec des vitres et comme leur nom l'indique, ils fonctionnent avec une chaudière. Si je n'avais pas lu mon catalogue de Smith & Robards, je ne l'aurais jamais su, alors consolons-nous comme ça.

Resté en ville, le gambler a décidé d'aller seul au rendez-vous cajuns-unionistes et de tenter d'écouter sans être vu. Il a vu alors le cadavre d'Alain Statford. Un cajun a mangé des bouts de ce cadavre et s'est trouvé envoûté, et le corps de Statford s'exprimait par la bouche du cajun !! Berk. Les autres cajuns ont alors posé des questions au cadavre de Statford (mais qu'est-ce que j'écris ??) auxquelles celui-ci a répondu. Il travaillait donc pour Herbert Zed, il devait récupérer Andrew Lane et le ramener à Herbert. C'est alors que le gambler s'est fait repérer et a dû détaler. Lui qui monte si piètrement à cheval a apparemment réussi à distancer ses adversaires et à rentrer sain et sauf à Denver.

Demain nous prenons le train pour retrouver Herbert qui a filé plein ouest, droit vers la cité de Salt Lake City. Ce train est celui qui nous avait mené à Denver, soit celui qui contient le fourgon-blindé objet des convoitises du Texas ranger. La vie est bien faite ! La durée du trajet nous permettra peut-être d'apprendre ce qui se trouve dans le fourgon, et une fois arrivés, il faudra mettre la main sur Herbert et toute sa petite famille…

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